Attirer plus de femmes dans le camionnage : un appel à l’action pour les gouvernements et les écoles
- Francis Tremblay
- 13 oct.
- 2 min de lecture

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation des dernières années, les femmes ne représentent toujours qu’environ 4 % des conducteurs de véhicules lourds au Québec. Un chiffre qui en dit long sur les obstacles encore présents dans cette industrie essentielle à l’économie. Si les entreprises et les associations du secteur redoublent d’efforts, il est temps que les gouvernements et les établissements d’enseignement s’impliquent plus directement pour renverser la tendance.
Des politiques publiques qui misent sur l’inclusion
Les gouvernements provinciaux et fédéraux ont un rôle clé à jouer. Des programmes comme le PEACVL ou les bourses incitatives pour les femmes en formation professionnelle doivent être élargis et mieux financés. Les incitatifs à l’embauche – subventions salariales, crédits d’impôt ou reconnaissance publique – pourraient encourager les transporteurs à offrir plus d’opportunités aux femmes, notamment dans les postes de conduite et de mécanique diesel.
Mais au-delà des incitatifs financiers, il faut une stratégie nationale d’attraction féminine dans le transport, avec des campagnes de visibilité montrant des modèles inspirants : des femmes au volant, formatrices, répartitrices ou propriétaires d’entreprise. Des visages qui brisent les stéréotypes encore bien ancrés.
Les écoles : un levier sous-exploité
Les centres de formation en transport routier et les commissions scolaires devraient davantage ouvrir leurs portes à la réalité du camionnage féminin. Trop souvent, les jeunes filles ne sont simplement jamais exposées à cette option de carrière.
Il faudrait inviter des camionneuses d’expérience à venir témoigner dans les écoles secondaires, les cégeps et les salons de l’emploi. Rien n’est plus puissant qu’un témoignage authentique pour démontrer que ce métier peut être à la fois stimulant, bien rémunéré et accessible à toutes celles qui en ont la passion.
Les programmes d’Alternance travail-études (ATE) pourraient aussi être adaptés pour offrir des stages encadrés, sécuritaires et valorisants pour les étudiantes qui souhaitent explorer le métier avant de s’engager dans une formation complète.
Changer les mentalités, un virage collectif
Attirer plus de femmes dans le camionnage, ce n’est pas seulement remplir des quotas. C’est répondre à un besoin criant de main-d’œuvre, mais aussi enrichir le milieu du transport par la diversité, la rigueur et la sensibilité qu’apportent les femmes sur la route comme dans les ateliers.
Cela demande une collaboration entre les gouvernements, les écoles, les transporteurs et les médias spécialisés, afin de normaliser l’image des femmes dans ce milieu historiquement masculin.

En résumé
Pour faire bouger les choses :
1. Les gouvernements doivent financer des programmes ciblés, valoriser les entreprises inclusives et promouvoir le métier à grande échelle.
2. Les écoles doivent inviter des camionneuses à témoigner et intégrer le transport routier dans leurs activités d’orientation.
3. Et surtout, la société entière doit revoir la façon dont elle perçoit ce métier, en cessant d’y voir une vocation « d’hommes ».







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