Le 20 Avril 2010 est probablement le jour qui a changé ma vie pour toujours, ou dois-je plutôt dire le jour où ma vie a vraiment commencé, le jour mon envie de challenges de plus en plus grands ont inondés mes pensées. Ce jour-là, moi, Julie 23 ans, Française, j’ai obtenu ma classe 1 avec grande fierté. Après avoir errée dans le monde du travail pendant 3 ans sans ressentir aucun épanouissement, enfin j’allais pouvoir faire ce que j’aimais et révéler ma vrai nature. La Julie courageuse, aventurière, avide de nouvelles expériences, téméraire et débrouillarde.
Comme tout le monde, j’ai commencé par du local, pour me faire la main. J’ai d’abord fais du reefer dans ma petite région de France en Bretagne. Après 9 mois, j’avais fait le tour, l’envie d’aller de plus en plus loin, parcourir plus de kilomètres et pourquoi pas passer quelques frontières en Europe me démangeait. Un super patron d’une compagnie familiale me donna ma chance et c’est grâce à lui que j’eu la chance de parcourir une partie de la France puis de quelques pays Européens.
Un jour, en scrollant YouTube, je vis cette vidéo, de camions avec quatre remorques parcourant les routes désertiques de l’Australie. J’ai directement été fascinée, j’ai eu des étoiles dans les yeux, je me suis dis, pourquoi pas moi? J’ai commencé à regarder comment je pouvais aller là-bas, avec quel visa? Est-ce que mes permis sont valides? Si je pouvais trouver du travail facilement? Bref quelques temps après me voila en Australie avec un Anglais très basique, la peur au ventre et la plus grande motivation du monde de réussir! La première étape a été de repasser le permis classe 5 qui nous donne l’équivalent d’un HC (Heavy Combination) là-bas. Malheureusement pour conduire les road trains que j’avais pour objectif, il me fallait le MC (Multi combination) qui est la classe au-dessus et il ne pouvait être validé qu’après avoir eu 1 an d’expérience avec le HC. Au début, honnêtement, conduire à gauche a été tout un défi mais je m’y suis vite faite. Mon visa étant d’une durée de 2 ans, j’avais espoir de pouvoir y arriver. Ce pays est vraiment incroyable, le monde du transport est à des années lumières de ce que je connaissais et tout ca me fascinait. Avec mon jeune âge, j’étais partagé entre l’envie d’explorer le pays qui était a couper le souffle. Après réflexion, je pris finalement la décision de travailler dans le transport et de passer la deuxième année à faire le tour de ce pays avec mon van et voyager. Je gardais quoi qu’il en soit l’idée de revenir un jour et conduire ces road trains coute que coute. J’ai pu essayer plusieurs types de transport, tipper, reefer, flat bed, toutes de belles et enrichissantes expériences, vraiment un monde a part. La fin de mes deux années de visa approchait à grand pas mais mon envie de quitter le pays était au plus bas et rentrer en France n’était même pas envisageable pour moi. Je décide donc d’enchainer en explorant un autre pays qui m’offrait un visa tout proche de l’Australie….
Me voilà donc en Nouvelle-Zélande, huit heures au sud de l’Australie sur l’ile du nord! Pas vraiment d’idée sur le type de transport que je voulais effectuer ni où mais le hasard a fait que j’avais atterri dans une des régions ou il y avait le plus de trucks de bois du pays. Ça tombait bien je n’avais jamais essayé ce type de transport avec cette combinaison de camions. Deux jours après me voila dans un camion de bois, avec une boite, ce qui était totalement inconnu pour moi. Après une journée avec un chauffeur dans une zone à pratiquer la boite de vitesse, j’étais parti pour mon premier tour en forêt, toujours conduite à gauche, au volant de mon camion. Mais pas n’importe quel camion, mon premier camion Américain! un western star suivi du dolly et de ma remoque en route pour mon premier chargement de bois. Tout ça était tellement nouveau pour moi… Camion avec un nez en avant, boite fuller, CB, nouvel accent que j’ai eu beaucoup de mal a comprendre les deux premières semaines, conduite sur des micros chemins dans la montagne, chargement de la remorque sur la camion a la fin de chaque runs pour remonter en forêt, nouveaux paysages, nouvelles règles de conduites, apprendre a lancer mes chaines. Je voulais du défi, j’ai été servis! Ce fut l’une des plus belles expériences de ma vie mais également la plus dure. Heureusement, j’étais tenue par l’adrénaline de descendre ces gros voyages de bois en bas de la montagne, c’était devenue une drogue. Ce pays est incroyablement beau, peuplé par des gens formidables avec une forte et très intéressante culture (Maori). Ce job est celui qui m’a le plus appris, qui m’a fait prendre le plus d’expérience en conduite et qui m’a donné le plus de confiance en moi. Malgré toutes les frayeurs, les moments de découragements, passer de longues minutes sous la pluie (oui il pleut énormément la bas) a lancer mes 8 grosses chaines de 15 kilos chaque par-dessus mes voyages, j’ai aussi appris que c’est quand on en chie le plus qu’on ressent le plus de fierté, confiance en soi et qu’on peut se surprendre et aller chercher des ressources dont on ignorait l’existence. Sortir de sa zone de confort est la clé du bonheur et ce qui m’a fait évoluer et grandir. Et voilà, mon année était terminée, no way que je retourne en France après tout ça. J’avais déjà une petite idée en tête…
Le 7 Novembre 2017, Six mois après l’attente de mon visa qui a été un peu plus compliqué à avoir que celui de l’Australie et la Nouvelle Zélande, j’arrivais sur le sol Canadien. En effet, une entreprise avait accepté de me donner ma chance pour une durée de deux ans. Encore une fois, quel gros changement, bien sur entendre parler français était quelque peu réconfortant mais je devais me faire à ce nouvel accent mais surtout au froid. J’avais beau être préparée je ne m’attendais pas à aussi froid pour être honnête. La chance que jai eu est que mon entreprise me permettait de voyager en Californie ce qui rendait les hivers moins longs et pénibles pour moi la française qui n’avait jamais connu d’hiver et qui vient de passer plus de 3 ans dans l’hémisphère sud. En tout cas mêmes démarches, jai du repasser ma classe pour la 4ème fois en moins de 5 ans mais ca en valait vraiment la peine. J’ai adoré parcourir toutes les routes du Canada et des États-Unis, que de belles choses, de merveilleux paysages, de beaux camions et des personnes sympathiques.
Après 2 ans, l’envie d’essayer de nouvelles choses me poussa a aller vers le porte voitures que vraiment aime faire, des beaux challenges et défis animaient mes journées. 1 an plus tard, le monde du bois me manquait vraiment, c’est alors que je pris la direction de Chapais pour une courte expérience en planétaire mais je décidais finalement de m’attarder à la Tuque. Là-bas, J’ai pu retrouver les sensations que j’avais vevu en Nouvelle Zélande. Évidemment, j’ai encore appris beaucoup de choses notamment la conduite d’hiver sur les petits chemins forestiers. Si je devais résumer, pour moi, les paysages, la faune, ces lacs, cette nature, la vie a la Tuque, ca a été deux ans de bonheur et j’ai l’impression réellement vécu la vraie expérience Canadienne. Celle que j’imaginais quand je pensais au Québec.
En Juin 2022, j’ai la chance et l’opportunité de rejoindre et de conduire pour l’équipe de Nascar Paillé. J’ai conduis les voitures du pilote pendant deux saisons a toutes les courses au Canada. Au fur et a mesure je me suis de plus en plus impliquée dans l’équipe et j’ai finalement pu intégrer l’équipe des pit-stops, conduire la voiture du pilote avant et après la course, aider a charger et décharger la voiture, aider les mécaniciens. Conduire le camion était finalement devenu secondaire, mais tellement important pour moi car enfin, j’avais la chance de conduire ce camion, le camion que j’ai toujours imaginé dans ma tête de petite française, le camion de mes rêves, enfin j’atteignais un but ultime et cela me remplissais de fierté et de bonheur. Ces 7 années au Canada on été celles dont je rêvais, j’ai eu plein d’expériences différentes au Canada et USA, jai eu la chance d’essayer plusieurs type de transport, tous aussi challenging et intéressants les uns des autres.
Mais voilà, je n’ai pas terminé ce que j’avais un jour commencé, il est temps pour moi de réaliser le rêve de ma vie.
Départ le 15 Juin 2024… A suivre…..
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