Les femmes mécaniciennes de véhicules lourds : briser les mythes, une clé à la fois
- Francis Tremblay
- il y a 7 heures
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Dans un monde où le bruit des moteurs rime encore trop souvent avec masculinité, de plus en plus de femmes enfilent la salopette et s’imposent dans les ateliers de mécanique de véhicules lourds. Leur présence redéfinit les codes d’un métier longtemps perçu comme exclusivement masculin, tout en inspirant une nouvelle génération à suivre la voie du savoir-faire technique et de la passion mécanique.
Un métier en pleine transformation
Selon les plus récentes données du secteur du transport, les femmes représentent encore moins de 3 % des mécaniciens de véhicules lourds au Québec. Pourtant, cette proportion tend à augmenter grâce à des initiatives menées par des écoles professionnelles, des entreprises et des organisations comme Camo-Route et Camionneuses Québec, qui encouragent activement la diversification des métiers du transport.
Les mythes tenaces à déconstruire
Plusieurs mythes persistent autour des femmes mécaniciennes. Le plus courant ? Que la force physique est un obstacle. Pourtant, la réalité moderne des ateliers mécaniques contredit cette idée.
« La mécanique d’aujourd’hui, c’est de la précision, de la logique et beaucoup de technologie », explique Kim Lamoureux, porte-parole de Camionneuses Québec. « Les outils hydrauliques et les équipements automatisés ont remplacé la majorité des tâches demandant de la force brute. Ce qu’il faut, c’est de la rigueur et du jugement. »
Un autre mythe concerne la crédibilité. Certaines clientes ou collègues doutent encore des compétences d’une femme en atelier. Mais la compétence n’a pas de genre, et les employeurs le savent. Plusieurs entreprises du secteur, comme Groupe Gamache, Globocam ou PACCAR, affichent fièrement leurs techniciennes dans leurs équipes de maintenance.

Un enjeu de relève et de main-d’œuvre
Le secteur du transport souffre d’une importante pénurie de mécaniciens de véhicules lourds. Favoriser la mixité représente donc une solution stratégique autant qu’un geste d’équité.
Les centres de formation professionnelle (CFP) multiplient les efforts pour attirer les femmes, notamment avec des campagnes mettant en valeur la stabilité d’emploi, les bons salaires et l’évolution de carrière rapide.
« Ce n’est pas qu’un métier, c’est une passion et un avenir. Les femmes ont leur place ici autant que les hommes », affirme Sophie Lépine, enseignante au CFP de Lévis.
Une nouvelle génération qui inspire
Au-delà de l’image de la clé anglaise et des moteurs diesel, la mécanique est un métier d’avenir où les femmes contribuent à innover, à dépanner et à moderniser une industrie essentielle à l’économie québécoise.
De plus en plus de jeunes filles choisissent ce parcours, inspirées par des modèles visibles et par une société qui valorise enfin la diversité dans les métiers techniques.
Les femmes mécaniciennes de véhicules lourds ne cherchent pas à prouver qu’elles peuvent « faire comme les hommes » ; elles démontrent chaque jour que la compétence, la passion et la précision n’ont pas de genre. Et à force de briser les mythes, elles redéfinissent les standards d’un métier en pleine évolution.







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