Pourquoi le camionnage peine-t-il à dépasser les 5 % de femmes ?
- Francis Tremblay
- il y a 12 heures
- 2 min de lecture

Par Camionneuses Québec | Novembre 2025
Malgré des efforts soutenus pour attirer davantage de femmes derrière le volant, le secteur du camionnage au Canada – et particulièrement au Québec – stagne autour de 5 % de représentantes féminines. Un chiffre qui, depuis près d’une décennie, évolue très lentement, malgré une pénurie criante de main-d’œuvre et une modernisation sans précédent du métier.
Des barrières toujours bien réelles
La réalité demeure que le camionnage reste un univers perçu comme exigeant, solitaire et physiquement difficile. Plusieurs femmes hésitent encore à s’y aventurer, freinées par des préjugés persistants et un manque de modèles féminins visibles.
« Quand on ne voit pas de femmes au volant, on a du mal à s’imaginer à leur place », confie Kim Lamoureux, animatrice de Camionneuses Québec. « Pourtant, les femmes qui intègrent la profession s’y épanouissent pleinement. Elles amènent une rigueur et une passion incroyables. »
Les horaires variables, les longues distances et les installations sanitaires parfois inadéquates sur la route figurent aussi parmi les principaux freins.
« Les conditions de travail doivent continuer d’évoluer pour convenir à une main-d’œuvre diversifiée. On ne peut pas se contenter de dire “les femmes sont les bienvenues” si le milieu n’est pas adapté », soutient Carl Beaulieu, coanimateur d’On the Road Québec.
Un manque de visibilité dans la formation
Les centres de formation professionnelle et les DEP en conduite de véhicules lourds accueillent encore majoritairement des hommes. Les campagnes de recrutement ciblées demeurent trop rares ou trop ponctuelles.
Des initiatives comme le PEACVL (Programme enrichi d’accès à la conduite de véhicules lourds), ou encore Camionneuses Québec, contribuent à changer les perceptions, mais le virage culturelprendra du temps.
« Il faut intervenir tôt, dès l’école secondaire, pour montrer que ce métier est aussi fait pour elles », affirme Francis Tremblay, animateur et camionneur. « Le camionnage, ce n’est plus ce que c’était : les équipements, la sécurité et la technologie ont complètement changé la donne. »
Des entreprises prêtes à accueillir
Heureusement, de plus en plus d’entreprises affichent leur ouverture et adoptent des politiques de diversité plus claires. Certaines offrent des mentorat féminins, des horaires flexibles, ou encore des affectations régionales pour favoriser la conciliation travail-famille.
Des pionnières comme Colabor, Groupe Robert, GFS, Harnois Énergies, Contrans Vrac, Guilbault et autres ont toutes souligné l’importance d’intégrer davantage de femmes dans leurs équipes, non pas par obligation, mais parce qu’elles améliorent la culture d’entreprise et la sécurité globale sur les routes.
Un changement de mentalité en marche
Le camionnage est à un tournant. La jeune génération de femmes ne craint plus la route, mais veut la faire différemment — avec équilibre, respect et passion.
Et les médias spécialisés, comme Camionneuses Québec, y jouent un rôle essentiel : donner la parole, raconter les histoires inspirantes et montrer qu’une femme au volant d’un 53 pieds, c’est tout simplement normal.
En résumé
Préjugés persistants
Conditions de travail encore inadaptées
Manque de modèles féminins
Campagnes de recrutement trop limitées
Mais un vent de changement bien réel







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