« Sous les néons mais dans l’ombre : l’insécurité des arrêts-camion pour les femmes aux États-Unis »
- Francis Tremblay
- 8 nov.
- 2 min de lecture

Source: WIT
À première vue, un arrêt-camion (truck stop) peut sembler l’étape logique d’un long parcours : carburant, repos, sanitaires. Pourtant, pour nombre de femmes conductrices professionnelles aux États-Unis, ces haltes routières représentent une zone de vulnérabilité.
Selon une étude de Women In Trucking (WIT) : 87 % des conductrices interrogées estiment que les arrêts-camion ne sont pas sûrs pour les femmes ; 85,5 % jugent que les aires de repos sont également dangereuses.
Le rapport de Federal Motor Carrier Safety Administration (FMCSA) confirme : beaucoup d’agressions, de harcèlements et d’actes intimidants se produisent précisément dans les parkings d’arrêts-camion, aux stations-service ou aux aires de repos.
Quels sont les facteurs de risque ?
• Le manque d’éclairage suffisant : selon des recherches, des arrêts-camion mal ou faiblement éclairés font partie des motifs de peur exprimés par les conductrices.
• Le déficit de places de stationnement sûres : l’insuffisance d’aires sécurisées force certains conducteurs à s’arrêter dans des endroits isolés ou non conçus pour le repos, augmentant le danger.
• Des infrastructures peu adaptées aux femmes : douches, sanitaires ou même parkings pensés en majorité pour des conducteurs masculins rendent l’expérience plus anxiogène pour les femmes.
• Une inquiétude permanente : face à ces risques, certaines conductrices évitent de s’arrêter pour manger ou se reposer juste pour limiter l’exposition.
Conséquences et enjeux
Cette situation a un double impact : sur la sécurité personnelle des conductrices, mais aussi sur le recrutement et la rétention des femmes dans le transport routier. Si l’on veut attirer une main-d’œuvre féminine plus nombreuse, l’industrie doit prendre au sérieux ces préoccupations.
Que faire ?
Voici quelques pistes concrètes :
• Privilégier des arrêts-camion bien éclairés, dotés de caméras et d’un flux de circulation actif.
• Choisir, autant que possible, un emplacement de stationnement en bordure, bien visible, et éviter les zones isolées.
• Avoir un plan : informer un contact de votre arrêt, limiter les sorties inutiles du véhicule la nuit, et conserver les portes verrouillées.
• Pour les gestionnaires d’arrêts-camion : investir dans l’éclairage, la signalisation, la vidéosurveillance, et adapter les installations aux besoins des conductrices (douches, sanitaires, aires de repos séparées etc.).
Plus globalement, un changement de culture s’impose : reconnaître que la « pause camion » ne peut être une source de stress ou de danger pour certaines, mais doit redevenir un moment de repos sécurisé.







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